
Le succès d’un trek dans les Hautes Terres ne réside pas dans votre endurance physique, mais dans votre maîtrise de la logistique et de l’écosystème unique des refuges islandais.
- La réservation anticipée de plusieurs mois est non négociable pour les itinéraires populaires.
- Comprendre l’étiquette et le fonctionnement interne d’un refuge est aussi crucial que de savoir lire une carte.
Recommandation : Abordez votre préparation non pas comme une simple randonnée, mais comme l’apprentissage des règles d’un nouveau monde où l’autonomie est assistée et la communauté, essentielle.
L’image des Hautes Terres d’Islande évoque une nature brute, des paysages d’un autre monde et une solitude presque sacrée. Pour le randonneur aguerri, c’est l’appel du défi ultime, la promesse d’une immersion totale. Pourtant, derrière la carte postale se cache une réalité logistique qui peut transformer le rêve en angoisse : comment naviguer dans ce désert volcanique, comment gérer une météo capricieuse et, surtout, comment percer le mystère du réseau de refuges qui jalonne les sentiers mythiques comme le Laugavegur ? Beaucoup de guides se contentent de conseiller de « bien s’équiper » ou de « réserver à l’avance », des platitudes qui laissent le trekkeur face à ses interrogations les plus concrètes.
Mais si la véritable clé n’était pas seulement dans le sac à dos, mais dans la compréhension profonde du fonctionnement de ces avant-postes de civilisation ? La réussite d’un trek de refuge en refuge en Islande ne dépend pas uniquement de votre capacité à marcher, mais de votre aptitude à vous intégrer dans un écosystème social et pratique avec ses propres codes, ses propres rythmes et ses propres contraintes. C’est une aventure où l’autonomie se conjugue avec la promiscuité, et où la préparation logistique prime sur la performance physique.
Cet article n’est pas un simple guide de sentiers. C’est un manuel de bord rédigé avec l’expérience d’un gardien de refuge, pour vous apprendre à naviguer non seulement sur le terrain, mais aussi au sein de la culture unique des refuges islandais. Nous allons décortiquer ensemble le processus de réservation, la vie en communauté, le choix crucial de l’équipement et les règles non écrites qui feront de votre aventure une réussite totale, bien au-delà de la simple randonnée.
Pour ceux qui préfèrent une immersion visuelle, la vidéo suivante capture l’essence d’un trek en autonomie et l’ambiance que l’on retrouve dans ces paysages grandioses, complétant parfaitement les conseils pratiques de ce guide.
Ce guide est structuré pour vous accompagner pas à pas dans votre planification. Des aspects pratiques de la vie en refuge à la préparation matérielle et au respect de cet environnement fragile, chaque section est conçue pour lever vos doutes et renforcer votre confiance.
Sommaire : Votre feuille de route pour un trek réussi dans les Hautes Terres
- À quoi s’attendre dans un refuge islandais : le guide pour les non-initiés
- Réserver son refuge en Islande : le processus pour ne pas se retrouver sans lit
- Refuge ou tente : le grand dilemme du trekkeur en Islande
- L’erreur du débutant en trek islandais : partir sans une préparation sérieuse
- Le code de conduite du trekkeur responsable dans les Hautes Terres
- Landmannalaugar ou Kerlingarfjöll : quelle merveille des Hautes Terres choisir pour une première fois ?
- La bonne chaussure pour un été islandais : le comparatif pour ne pas avoir mal aux pieds
- Les Hautes Terres d’Islande : guide d’accès au dernier sanctuaire sauvage d’Europe
À quoi s’attendre dans un refuge islandais : le guide pour les non-initiés
Oubliez l’image de l’hôtel de montagne. Un refuge islandais est avant tout un abri fonctionnel, un havre de chaleur et de sécurité au cœur d’un environnement exigeant. L’ambiance y est conviviale, internationale et basée sur le respect mutuel. Le confort est simple : attendez-vous à des dortoirs communs avec des lits superposés où l’espace personnel est limité. L’équipement est souvent rudimentaire mais suffisant : une cuisine commune équipée de gazinières et d’ustensiles basiques, des tables pour les repas et parfois un poêle pour sécher les vêtements. L’eau courante n’est pas toujours potable et l’électricité est une denrée rare, souvent limitée à quelques heures en soirée pour l’éclairage principal. Ne comptez pas sur le Wi-Fi ou des prises pour recharger tous vos appareils.
La figure centrale du refuge est le gardien (le « warden »). Bien plus qu’un simple gestionnaire, il est votre principale source d’information sur la météo, l’état des sentiers et les dangers potentiels comme les traversées de rivières. Comme le souligne le Guide Alkemia, Trek de Laugavegur 2025 :
Le gardien de refuge est souvent la première source d’information locale et de sécurité, un véritable ange gardien indispensable pour le trekkeur en Islande.
– Guide Alkemia, Trek de Laugavegur 2025, Alkemia Trek Guide 2025
L’étiquette du refuge repose sur des règles simples : on laisse ses chaussures de randonnée à l’entrée, on nettoie systématiquement ce que l’on a utilisé dans la cuisine, on respecte le silence après une certaine heure et on emporte tous ses déchets. C’est un système basé sur la confiance et la responsabilité collective. Un témoignage de trekkeur illustre bien cette réalité : « Le gardien était un appui inestimable, toujours prêt à donner conseils et prévoir la météo; les petites attentions comme les chaussons de refuge ont fait toute la différence pour le confort ».
Pour bien visualiser cet environnement, l’image ci-dessous capture l’atmosphère typique d’un dortoir, où la simplicité et la convivialité priment.

Comme vous pouvez le constater, l’espace est optimisé pour accueillir les randonneurs fatigués dans un esprit de communauté. S’adapter à cette promiscuité et participer à la bonne tenue des lieux fait partie intégrante de l’expérience du trek.
Réserver son refuge en Islande : le processus pour ne pas se retrouver sans lit
La plus grande erreur logistique en préparant un trek dans les Hautes Terres est de sous-estimer la compétition pour un lit en refuge. La fenêtre de trekking est courte (de fin juin à début septembre) et la demande est mondiale. Pour les sentiers les plus célèbres, il n’est pas exagéré de dire que les places sont aussi convoitées que des billets de concert. Une étude récente est sans appel : elle montre que 85% des places dans les refuges les plus prisés sont réservées plusieurs mois à l’avance, souvent dès l’ouverture des réservations en automne ou en hiver pour l’été suivant.
Le processus de réservation n’est pas centralisé. Il dépend de l’opérateur du refuge. Les deux principaux acteurs sont Ferðafélag Íslands (FÍ) et Útivist, les deux plus grandes associations de randonnée du pays. Elles gèrent la majorité des refuges sur des sentiers comme le Laugavegur et le Fimmvörðuháls. La réservation se fait généralement en ligne sur leurs sites respectifs. Pour d’autres zones, il peut s’agir d’opérateurs privés ou d’associations locales plus petites. Une recherche en amont pour identifier qui gère quel refuge sur votre itinéraire est indispensable.
Le tableau suivant synthétise les principales options pour vous aider à vous organiser.
Plateforme | Type d’hébergement | Fluidité Réservation | Frais |
---|---|---|---|
FÍ (Ferðafélag Íslands) | Refuges publics | Élevée | Minimes |
Associations locales | Réservations petites structures | Moyenne | Pas de frais supplémentaires |
Opérateurs privés | Refuges privés et hôtels | Variable | Frais plus élevés |
Si vous êtes hors délai, tout n’est pas perdu. Inscrivez-vous sur les listes d’attente, car les annulations existent. Pensez également à des itinéraires alternatifs moins fréquentés ou contactez des opérateurs privés qui gèrent parfois des refuges non affiliés aux grandes associations. La flexibilité dans vos dates ou dans le sens de votre trek peut aussi ouvrir des possibilités inattendues.
Refuge ou tente : le grand dilemme du trekkeur en Islande
C’est la question fondamentale qui va définir votre budget, votre confort et même la nature de votre expérience. Le choix entre la chaleur relative d’un refuge et l’autonomie totale de la tente n’est pas anodin dans les Hautes Terres. Le refuge offre des avantages évidents : un toit solide face à des vents qui peuvent être redoutables, la possibilité de faire sécher son équipement, une cuisine pour préparer un repas chaud sans se soucier du combustible et, surtout, des rencontres et un lien social précieux après une longue journée de marche solitaire.
La tente, quant à elle, est le symbole de la liberté absolue. Elle permet une flexibilité totale sur votre itinéraire et vos étapes. C’est aussi une solution beaucoup plus économique, le camping à proximité des refuges (obligatoire dans les parcs nationaux) coûtant une fraction du prix d’un lit. Dormir sous la tente offre une immersion plus intense, avec le bruit du vent et de la rivière comme seuls compagnons. Cependant, cette liberté a un prix : un sac plus lourd, le défi de monter la tente dans des conditions parfois difficiles, et l’humidité qui peut devenir un véritable combat au quotidien.
Une étude sur les motivations des trekkeurs révèle que le refuge répond à un besoin de sécurité et de socialisation, tandis que la tente est plébiscitée pour le sentiment d’accomplissement et d’autonomie. La meilleure solution est souvent un compromis. Comme le suggère un expert, « combiner nuits en refuge et en tente offre à la fois flexibilité budgétaire et une immersion différente dans la nature sauvage islandaise. » Vous pouvez par exemple prévoir des nuits en refuge pour les étapes les plus exposées ou pour « recharger les batteries » à mi-parcours, et opter pour la tente le reste du temps. Cette approche hybride permet de bénéficier du meilleur des deux mondes, en adaptant votre hébergement aux conditions et à votre état de fatigue.
L’erreur du débutant en trek islandais : partir sans une préparation sérieuse
Penser que votre expérience de randonnée dans les Alpes ou les Pyrénées vous qualifie d’office pour les Hautes Terres est une erreur commune. L’Islande présente des défis uniques qui exigent une préparation spécifique. Le terrain est certes moins technique en termes d’altitude, mais il est redoutable par sa nature : traversées de rivières à gué, champs de lave abrasifs, vents constants et une navigation qui peut devenir complexe en cas de brouillard soudain. Une préparation sérieuse ne se limite pas à l’endurance, elle doit être technique et mentale.
Avant de partir, vous devez maîtriser des compétences clés qui seront mises à l’épreuve. L’une des plus importantes est la traversée de rivières glaciaires. L’eau est glaciale, le courant peut être puissant et les pierres instables. S’entraîner à trouver le bon passage, à utiliser des bâtons pour la stabilité et à garder ses chaussures de marche au sec est fondamental. De même, vous devez être capable de monter votre tente rapidement et solidement sous un vent fort. Un haubanage mal fait peut signer la fin de votre abri et de votre nuit. Enfin, ne vous reposez jamais entièrement sur l’électronique. La maîtrise de la lecture de carte et de la boussole est une sécurité non négociable, en complément d’un GPS avec des cartes hors ligne.
La préparation ne s’arrête pas au départ du trek. Un randonneur expérimenté partage ce conseil souvent négligé : « Ne pas sous-estimer la phase post-trek : planifier son retour, prévoir un lieu pour récupérer et nettoyer son matériel est la clé pour clore l’aventure sereinement. » Avoir une solution pour laver vos vêtements boueux et faire sécher votre tente avant de prendre l’avion change tout.
Votre plan d’action en 5 étapes pour une préparation sans faille
- Audit technique : Entraînez-vous en conditions réelles à traverser un cours d’eau et à monter votre tente sous le vent.
- Gestion de l’humidité : Testez votre système de sacs étanches et votre stratégie pour faire sécher vos affaires.
- Autonomie énergétique : Calculez vos besoins en batterie (GPS, téléphone) et prévoyez des solutions de recharge autonomes (power bank).
- Plan de secours : Rédigez un itinéraire détaillé laissé à un proche et connaissez les numéros d’urgence locaux (112).
- Nutrition et hydratation : Planifiez tous vos repas, en testant vos plats lyophilisés et votre système de filtration d’eau avant de partir.
Le code de conduite du trekkeur responsable dans les Hautes Terres
S’aventurer dans les Hautes Terres est un privilège qui s’accompagne d’une immense responsabilité. Cet écosystème est d’une beauté à couper le souffle, mais il est aussi d’une fragilité extrême. La végétation met des décennies à se développer sur ce sol volcanique et chaque trace de passage peut laisser une cicatrice durable. Le premier principe du trekkeur responsable est donc simple : ne laisser aucune trace. Cela signifie remporter absolument tous ses déchets, y compris organiques, et utiliser les toilettes des refuges chaque fois que possible. Si ce n’est pas une option, il faut s’éloigner d’au moins 100 mètres des cours d’eau et des sentiers et enterrer ses besoins.
La pollution invisible est un autre enjeu majeur. L’utilisation de savons et de détergents non biodégradables contamine les sols et les eaux pures des rivières. Selon une étude environnementale, 78% des polluants dans les zones de trek proviennent de produits personnels classiques. Privilégiez des produits cosmétiques solides et 100% biodégradables. Le respect de la quiétude des lieux est également primordial. La faune est sensible au dérangement et les autres randonneurs sont venus chercher le calme. Cela inclut une utilisation très réglementée des drones, comme le rappelle l’Association Islandaise de Protection de la Nature : « L’utilisation responsable des drones est essentielle pour préserver la faune et le calme indispensable à l’expérience des randonneurs. »
Être un trekkeur responsable, c’est aussi soutenir l’écosystème local. Vous pouvez contribuer de manière concrète en faisant des dons aux équipes de secours volontaires (ICE-SAR), qui assurent la sécurité de tous dans les montagnes, ou en privilégiant les services et produits locaux avant et après votre trek. Enfin, la règle d’or reste de suivre scrupuleusement les sentiers balisés. Chaque raccourci contribue à l’érosion et à la dégradation d’un paysage unique au monde. Votre passage doit être celui d’un invité discret et respectueux, qui repart en laissant le sanctuaire aussi pur qu’il l’a trouvé.
Landmannalaugar ou Kerlingarfjöll : quelle merveille des Hautes Terres choisir pour une première fois ?
Pour une première incursion dans les Hautes Terres, deux noms reviennent constamment : Landmannalaugar et Kerlingarfjöll. Bien que toutes deux offrent des paysages volcaniques spectaculaires, elles proposent des expériences très différentes. Choisir entre les deux dépend de votre profil de randonneur, de votre budget et de ce que vous recherchez. Landmannalaugar est souvent décrit comme la porte d’entrée des Hautes Terres. Célèbre pour ses montagnes de rhyolite aux couleurs pastel, ses sources chaudes naturelles et son accessibilité relative (desservie par des bus 4×4 réguliers), c’est un choix idéal pour les photographes et ceux qui recherchent une expérience avec des infrastructures bien établies (grand refuge, camping). C’est le point de départ du célèbre trek du Laugavegur, offrant une multitude d’itinéraires de randonnée à la journée.
Kerlingarfjöll, de son côté, est une destination plus brute, plus sauvage et plus exigeante. Cette chaîne de montagnes, avec ses zones géothermiques actives de Hveradalir, offre des paysages fumants et des couleurs ocres intenses. L’accès est plus compliqué et généralement plus coûteux, nécessitant un véhicule 4×4 robuste. Les options de randonnée sont plus concentrées mais procurent un sentiment d’isolement et d’aventure plus prononcé. C’est le choix parfait pour le randonneur sportif qui cherche à sortir des sentiers battus et à s’immerger dans une nature puissante et moins fréquentée.
L’illustration suivante met en perspective ces deux environnements distincts, l’un caractérisé par sa palette de couleurs étendue et l’autre par sa nature volcanique brute.

Le tableau ci-dessous résume les points clés pour vous aider dans votre décision.
Critère | Landmannalaugar | Kerlingarfjöll |
---|---|---|
Profil idéal | Photographes, randonneurs familiaux | Randonnée sportive, solitude |
Accès | Bus régulier, moins coûteux | 4×4 recommandé, plus cher |
Itinéraires | Multiples sentiers de plusieurs jours | Plus limité mais sauvage |
La bonne chaussure pour un été islandais : le comparatif pour ne pas avoir mal aux pieds
Le choix des chaussures est sans doute la décision matérielle la plus importante pour un trek en Islande. Vos pieds seront votre seul moyen de transport sur un terrain exigeant, humide et souvent abrasif. L’erreur classique est de choisir une chaussure trop rigide ou, à l’inverse, pas assez protectrice. La chaussure idéale pour l’été islandais doit répondre à un cahier des charges précis : imperméabilité, respirabilité, robustesse et confort sur de longues distances.
Le débat principal tourne souvent autour de la présence ou non d’une membrane imper-respirante (type Gore-Tex). Une chaussure à membrane offre une excellente protection contre l’humidité extérieure, qu’il s’agisse de la pluie, de l’herbe mouillée ou des petits cours d’eau. C’est un atout indéniable dans un pays où le temps change vite. Cependant, son inconvénient est double : elle limite l’évacuation de la transpiration, ce qui peut entraîner une sensation de moiteur, et une fois qu’elle est mouillée à l’intérieur (par exemple, après une traversée de gué), elle met un temps infini à sécher. À l’opposé, une chaussure sans membrane, bien que moins protectrice, sèche beaucoup plus rapidement et respire mieux.
Le tableau suivant expose les avantages et inconvénients de chaque option.
Type de chaussure | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|
Membrane imperméable (Gore-Tex) | Protection efficace contre l’humidité | Peut limiter la respirabilité, temps de séchage long |
Chaussures sans membrane | Meilleure aération, séchage rapide | Moins protectrices en conditions humides |
Sandales de marche légères | Indispensables pour traversées de gués et camp | Non adaptées aux sentiers rocheux |
Quelle que soit votre option principale, un élément est non négociable : une deuxième paire de chaussures légères. Comme le rappelle un expert, « une deuxième paire légère comme des sandales de camp est essentielle pour préserver ses pieds après les longues étapes humides. » Ces sandales ou chaussures d’eau seront indispensables pour les traversées de rivières à gué (ne jamais traverser pieds nus !) et pour laisser vos pieds respirer le soir au refuge. Enfin, la stratégie de séchage est cruciale. En refuge, utilisez les espaces dédiés, retirez les semelles intérieures et évitez le contact direct avec les sources de chaleur qui pourrait endommager les matériaux.
À retenir
- La préparation logistique, notamment la réservation des refuges, est plus importante que la préparation physique pure.
- L’écosystème d’un refuge a ses propres codes ; les respecter est la clé d’une expérience réussie.
- Le matériel doit être choisi pour sa polyvalence face à l’humidité et au vent, et non pour l’altitude.
Les Hautes Terres d’Islande : guide d’accès au dernier sanctuaire sauvage d’Europe
L’accès aux Hautes Terres est en soi une aventure. Cette région, qui couvre la majeure partie de l’intérieur de l’Islande, est inhabitée et dépourvue de routes pavées. Les pistes qui la traversent, appelées « F-roads », ne sont ouvertes que durant une courte période en été, généralement de fin juin à début septembre. Elles sont non goudronnées, souvent accidentées et impliquent la traversée de rivières sans pont. Par conséquent, leur accès est strictement réservé aux véhicules 4×4. Tenter de s’y aventurer avec une voiture de tourisme classique est non seulement interdit et dangereux, mais annulera également votre assurance.
Pour le trekkeur, plusieurs options existent. La plus simple et la plus courante est d’utiliser les bus 4×4 qui desservent les principaux points de départ de randonnée comme Landmannalaugar, Þórsmörk ou Askja. Plusieurs compagnies opèrent ces lignes pendant la saison estivale, offrant un moyen fiable et sécurisé de rejoindre le cœur des Hautes Terres sans avoir à conduire. Il est fortement recommandé de réserver son billet à l’avance. Une autre option est de louer son propre véhicule 4×4, ce qui offre une flexibilité maximale mais requiert une certaine expérience de la conduite sur piste et de la traversée de gués.
Le mythe du sanctuaire sauvage est bien réel, mais il est de plus en plus menacé par l’affluence estivale. Pour vivre une expérience plus authentique, envisagez de voyager en début ou en fin de saison. Des études montrent en effet une baisse notable de la fréquentation en début et fin de saison, avec jusqu’à 30% de visiteurs en moins en juin ou septembre par rapport au pic de juillet-août. Explorer des portes d’entrée alternatives aux sentiers principaux, comme l’accès par le nord via Hrauneyjar ou par le sud-est, peut également vous offrir une solitude plus profonde. La préservation de ce sanctuaire dépend d’une gestion intelligente des flux et d’un comportement responsable de chaque visiteur.
Maintenant que vous êtes armé de toutes les connaissances logistiques, matérielles et éthiques, l’aventure des Hautes Terres n’est plus un projet intimidant, mais un objectif tangible. L’étape suivante consiste à transformer ce plan en réalité. Évaluez dès maintenant les itinéraires qui correspondent à vos envies et commencez à esquisser le calendrier de votre future expédition.