
Pénétrer dans les Hautes Terres d’Islande est moins une question de courage que de préparation méthodique et de respect absolu de l’environnement.
- L’accès dépend d’un choix stratégique : 4×4 personnel pour la liberté, bus pour la sécurité économique, ou tour organisé pour l’expertise guidée.
- La maîtrise des défis techniques, comme la traversée de gués, repose sur l’application de protocoles stricts, et non sur l’improvisation.
Recommandation : Avant même de choisir un véhicule, votre première action doit être de consulter les cartes d’ouverture des routes F (road.is) et les prévisions météo spécifiques (vedur.is). C’est la base de toute planification réussie.
Vous avez parcouru la Route 1, admiré les cascades iconiques et senti la puissance des geysers. L’Islande « facile » vous a séduit, mais une autre facette vous appelle : un cœur minéral, silencieux, presque lunaire. Les Hautes Terres. On entend souvent dire qu’elles sont dangereuses, inaccessibles, réservées à une élite d’aventuriers motorisés. Ces avertissements, bien que fondés, masquent une vérité plus nuancée et plus responsabilisante.
L’exploration de ce sanctuaire n’est pas une loterie où l’on parie contre la nature. C’est une discipline, une expédition qui remplace l’imprudence par la planification et la peur par le protocole. La véritable clé n’est pas d’être téméraire, mais d’être informé, préparé et humble face à un environnement qui dicte ses propres règles. Oubliez les récits d’exploits hasardeux ; la véritable aventure réside dans la maîtrise et le respect.
Ce guide est conçu comme un briefing d’expédition. Nous allons d’abord définir ce territoire unique, puis analyser les options logistiques pour y pénétrer. Nous détaillerons les procédures techniques pour surmonter les obstacles, comme la traversée de rivières, et vous aiderons à choisir votre première destination. Enfin, nous aborderons la préparation des treks et la règle d’or qui prime sur toutes les autres : la protection de cet écosystème d’une fragilité extrême. Préparez-vous à transformer l’inconnu en un plan d’action.
Cet article est votre manuel opérationnel pour explorer le cœur sauvage de l’Islande. Découvrez ci-dessous le détail de chaque étape de votre future expédition.
Sommaire : Manuel opérationnel pour le cœur sauvage de l’Islande
- Que sont les « Hautes Terres » ? Définition d’un territoire hors du commun
- Explorer les Hautes Terres : 4×4 perso, bus ou tour organisé ?
- Comment traverser une rivière en 4×4 en Islande (sans noyer votre voiture et vos vacances)
- Landmannalaugar ou Kerlingarfjöll : quelle merveille des Hautes Terres choisir pour une première fois ?
- La règle d’or des Hautes Terres : pourquoi la conduite hors-piste est un crime contre la nature
- Routes F en Islande : le guide complet pour comprendre et emprunter les pistes des Hautes Terres
- L’erreur du débutant en trek islandais : partir sans une préparation sérieuse
- Trek dans les Hautes Terres : le guide complet pour une aventure de refuge en refuge
Que sont les « Hautes Terres » ? Définition d’un territoire hors du commun
Les Hautes Terres, ou « Miðhálendi » en islandais, ne sont pas simplement une région géographique ; elles sont un état d’esprit. Techniquement, ce terme désigne toutes les terres situées à une altitude supérieure à 500 mètres. Elles recouvrent ainsi près de 40% du territoire islandais, formant un immense désert volcanique au centre du pays. C’est une zone inhabitée, dépourvue de services permanents et traversée par un réseau de pistes rudimentaires accessibles seulement quelques semaines par an. Ici, pas de villages, pas de supermarchés, seulement des refuges spartiates et une nature à l’état brut.
Ce qui définit ce territoire, c’est son caractère éphémère et sa minéralité. Le climat, proche des conditions polaires, et la nature volcanique extrêmement poreuse du sol empêchent la végétation de s’installer durablement. Le paysage est un canevas de sable noir, de champs de lave pétrifiée, de montagnes aux couleurs irréelles et de calottes glaciaires. Des sites emblématiques comme le Landmannalaugar sont protégés au sein de réserves naturelles. Par exemple, la réserve naturelle de Fjallabak, créée en 1979, s’étend sur près de 500 km² pour préserver ses montagnes de rhyolite et son écosystème unique.
Pénétrer dans les Hautes Terres, c’est donc accepter de quitter le monde civilisé pour entrer dans un sanctuaire où la nature impose ses conditions. C’est un engagement à l’autonomie, à la prudence et au respect. Comprendre cette définition fondamentale est le premier pas pour préparer une expédition réussie. Ce n’est pas une simple destination, c’est une incursion dans un autre monde.
Explorer les Hautes Terres : 4×4 perso, bus ou tour organisé ?
Le choix de votre mode de transport est la première décision stratégique de votre expédition. Il conditionne votre flexibilité, votre budget et votre niveau de risque. Trois options principales s’offrent à vous, chacune avec ses avantages et ses inconvénients opérationnels.
Le 4×4 de location personnel est synonyme de liberté absolue. Vous définissez votre propre itinéraire, votre propre rythme, et vous pouvez vous arrêter où bon vous semble. C’est l’option privilégiée par les voyageurs expérimentés. Cependant, cette liberté a un coût : elle exige des compétences en conduite tout-terrain, une connaissance des passages de gué et une prise de risque plus élevée. De plus, les assurances spécifiques (comme la SAAP pour le sable et les cendres ou la « River Crossing ») sont coûteuses et ne couvrent pas tout.
Le bus des Hautes Terres représente une alternative plus sûre et économique. Plusieurs compagnies exploitent des lignes régulières durant la saison estivale, reliant les principaux sites comme Landmannalaugar ou Thórsmörk. C’est une excellente option pour les randonneurs ou les voyageurs solo qui ne souhaitent pas conduire. L’inconvénient majeur est la rigidité des horaires et des arrêts, qui limite la flexibilité et l’exploration spontanée.
Enfin, le tour organisé est la solution clé en main. Un guide expert conduit un véhicule adapté (souvent un « Super Jeep »), gère la logistique et partage ses connaissances du terrain. C’est l’option la plus sécurisante, idéale pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas conduire dans ces conditions extrêmes. Le prix est logiquement plus élevé et vous partagez l’expérience avec un groupe.
Le tableau suivant synthétise les éléments pour guider votre décision, car comme le soulignent de nombreux retours, la plupart des gens ne peuvent pas louer et conduire de gros 4×4 pour traverser des rivières.
| Option | Avantages | Inconvénients | Recommandé pour |
|---|---|---|---|
| 4×4 personnel | Liberté totale, flexibilité horaire | Compétences techniques requises, risques élevés | Conducteurs expérimentés |
| Bus des Hautes Terres | Économique, sécurité | Horaires fixes, moins de flexibilité | Voyageurs solo, budget limité |
| Tour organisé | Guide expert, tout compris | Plus cher, groupe imposé | Première expérience, recherche de sécurité maximale |
Comment traverser une rivière en 4×4 en Islande (sans noyer votre voiture et vos vacances)
La traversée d’une rivière à gué est l’épreuve technique emblématique des Hautes Terres. Ce n’est pas un acte de bravoure, mais l’application rigoureuse d’un protocole de sécurité. Une erreur ici peut non seulement mettre fin à vos vacances, mais aussi vous mettre en danger. La première règle est simple : en cas de doute, ne traversez pas. Aucune assurance ne couvre les dommages causés par l’eau lors d’un passage de gué.
Avant même d’engager le véhicule, le briefing est essentiel. Arrêtez-vous et analysez la situation. Évaluez la profondeur et le courant. Le meilleur moyen est d’observer un autre véhicule traverser. Si vous êtes seul, vous devez TOUJOURS vérifier la profondeur à pied. Utilisez un bâton de marche, avancez prudemment. L’eau ne doit idéalement pas dépasser le haut de vos genoux. Repérez la trajectoire la plus sûre : elle est souvent matérialisée par les traces d’autres véhicules. Le chemin le plus court n’est pas toujours le meilleur. Cherchez un tracé en diagonale, en commençant en amont pour finir en aval, afin de vous faire aider par le courant et non de lutter contre lui.
Une fois le plan de traversée défini, préparez le véhicule et les passagers. Engagez le mode 4×4 (souvent 4L pour un couple maximal à basse vitesse). Le point le plus critique est de maintenir une vitesse constante et modérée, créant une petite vague d’étrave devant le capot. Ni trop lent (risque de caler), ni trop rapide (risque de faire entrer de l’eau dans le compartiment moteur). Pour des raisons de sécurité, une consigne contre-intuitive mais vitale est de détacher momentanément sa ceinture de sécurité. Cela permet une évacuation rapide si le véhicule venait à être emporté ou si l’eau montait brutalement dans l’habitacle.

Enfin, n’oubliez jamais que l’entraide est une règle d’or dans les Hautes Terres. Si vous n’êtes pas sûr de vous, attendez un autre véhicule. Discutez avec les autres conducteurs. La plupart seront ravis de vous conseiller, voire de vous aider à traverser. La communication et la patience sont vos meilleurs outils.
Landmannalaugar ou Kerlingarfjöll : quelle merveille des Hautes Terres choisir pour une première fois ?
Pour une première incursion dans les Hautes Terres, deux noms reviennent constamment : Landmannalaugar et Kerlingarfjöll. Bien que tous deux spectaculaires, ils offrent des expériences très différentes en termes d’ambiance et d’accessibilité. Votre choix dépendra de ce que vous recherchez : des paysages iconiques et colorés ou une atmosphère plus brute et géothermique.
Landmannalaugar est sans doute le site le plus célèbre et le plus « accessible » des Hautes Terres. C’est la porte d’entrée sud du fameux trek du Laugavegur. Son attrait principal réside dans ses montagnes de rhyolite aux couleurs pastel (ocre, rouge, vert, bleu) et sa source chaude naturelle où l’on peut se baigner après une randonnée. L’accès par la route F208 Nord est relativement aisé pour un 4×4 standard, car elle ne comporte pas de passage de rivière majeur. Cela en fait une destination très populaire, avec un camping et un refuge bien organisés.
Kerlingarfjöll, plus au centre, offre une ambiance plus sauvage et intense. Considéré pendant des siècles comme un lieu trop rude et isolé, le site est célèbre pour sa zone géothermique de Hveradalir. Ici, des fumerolles, des solfatares et des sources bouillonnantes sculptent un paysage d’argile orange et de mini-glaciers. C’est une vision plus primale et énergétique de la Terre. L’accès via la F35 (Kjölur) puis la F347 ne présente plus de gué significatif, mais la piste finale peut être difficile, avec de gros cailloux. C’est un environnement plus exigeant et souvent moins fréquenté que Landmannalaugar.
Le tableau suivant compare directement ces deux joyaux pour vous aider dans votre planification.
| Critère | Landmannalaugar | Kerlingarfjöll |
|---|---|---|
| Accessibilité | F208 Nord accessible par la plupart des 4×4 car sans passage de rivière | F347 en final n’a pas/plus de gués mais peut avoir de gros cailloux |
| Ambiance | Populaire, coloré, point de départ du célèbre Laugavegur trail | Sauvage, géothermique, considéré comme « harsh » pendant des siècles |
| Points forts | Sources chaudes naturelles, montagnes rhyolitiques colorées | Formations volcaniques extrêmes, mini glaciers, spots géothermiques énergétiques |
Hveravellir : l’alternative méconnue et accessible
Si vous cherchez un compromis, pensez à Hveravellir. Située sur la route F35, cette oasis géothermique est accessible sans difficulté majeure. Elle propose une source chaude naturelle où se baigner, des sentiers de randonnée au milieu des fumerolles et une histoire fascinante liée à des hors-la-loi islandais. Moins fréquenté que Landmannalaugar ou Kerlingarfjöll, Hveravellir est un excellent choix pour une première immersion dans l’ambiance des Hautes Terres sans les défis logistiques les plus extrêmes.
La règle d’or des Hautes Terres : pourquoi la conduite hors-piste est un crime contre la nature
Au-delà de toutes les considérations techniques et logistiques, il existe une règle absolue, non négociable, qui régit toute incursion dans les Hautes Terres : la conduite hors-piste est strictement interdite et lourdement sanctionnée. Il ne s’agit pas d’une simple recommandation, mais d’une loi fondamentale visant à protéger un des écosystèmes les plus fragiles de la planète. Comprendre pourquoi cette règle est si cruciale est un devoir pour tout visiteur.
La végétation des Hautes Terres, principalement composée de mousses et de lichens, est le fruit d’une lutte acharnée contre un climat hostile. Sa croissance est extraordinairement lente. Le passage d’un seul véhicule en dehors des pistes balisées peut laisser une cicatrice qui mettra des décennies, voire des siècles, à disparaître. Les roues compressent le sol volcanique meuble et détruisent le fragile tapis végétal. Comme le confirment les observations sur le terrain, il faut des années, voire des décennies, pour que la végétation s’établisse de nouveau après une perturbation.
Ces traces ne sont pas seulement une dégradation visuelle du paysage. Elles créent des canaux pour l’érosion par l’eau et le vent, accélérant la dégradation du sol et empêchant toute recolonisation végétale future. C’est une réaction en chaîne dévastatrice. Même sur un sol qui semble dépourvu de vie, comme une étendue de sable noir, le passage d’un véhicule laisse des marques profondes qui altèrent l’intégrité du paysage pour très longtemps.
La fragilité extrême de l’écosystème des Hautes Terres
La conduite hors-piste engendre des dégâts monstrueux dans un paysage qui mettra des décennies à se reconstruire. Le sol, qu’il soit couvert de végétation ou non, est particulièrement vulnérable. Les roues des véhicules laissent facilement des traces profondes qui deviennent des points de départ pour une érosion accélérée. Chaque trace est une blessure infligée à un environnement qui n’a que très peu de capacité de résilience. Respecter les pistes, c’est respecter ce temps long de la nature.
Votre rôle en tant qu’explorateur est de ne laisser aucune trace, au sens propre comme au figuré. Restez impérativement sur les pistes balisées (routes F et pistes secondaires marquées). Si une piste semble difficile, rebroussez chemin. Ne cherchez jamais un « raccourci » ou une « alternative » à travers la nature. Le respect de cette règle est la marque du véritable aventurier, celui qui comprend que la plus grande des explorations est celle qui préserve l’intégrité du lieu exploré.
Routes F en Islande : le guide complet pour comprendre et emprunter les pistes des Hautes Terres
Les « F-roads » (Fjallvegir) sont l’épine dorsale du réseau de transport des Hautes Terres. Le « F » devant un numéro de route signale une piste de montagne, soumise à des conditions particulières. Il est crucial de comprendre que ces pistes ne sont pas des routes au sens conventionnel. Elles sont souvent non goudronnées, parfois composées de gravier, de sable ou de gros rochers, et incluent fréquemment des traversées de rivières à gué. Un véhicule 4×4 est légalement obligatoire pour les emprunter.
Toutes les routes F ne sont pas égales. Elles varient considérablement en difficulté, et le choix de votre véhicule doit être directement corrélé aux pistes que vous prévoyez d’emprunter. On peut les classer en trois grandes catégories opérationnelles. Les plus « faciles », comme la F35 (Kjölur) ou la F208 Nord vers Landmannalaugar, sont généralement bien entretenues et peuvent être parcourues avec un SUV 4×4 standard. Les intermédiaires, comme la F225, nécessitent déjà un 4×4 plus grand et surélevé en raison de gués plus importants. Enfin, les pistes expertes, comme la F88 ou la F910 vers Askja, comportent des traversées de rivières profondes et dangereuses, réservées à des véhicules modifiés (« Super Jeeps ») et à des conducteurs très expérimentés.
| Catégorie | Routes | Véhicule minimum | Caractéristiques |
|---|---|---|---|
| Faciles | F35, F208 Nord | SUV 4×4 standard | Pistes de gravier sans gué majeur. |
| Intermédiaires | F26 Sud, F225 | 4×4 surélevé | Gués de taille moyenne, piste plus accidentée. |
| Expertes | F88, F910 | Land Cruiser modifié | Traversées de rivières profondes et risquées. |
La planification est la clé du succès. L’ouverture des routes F dépend de la fonte des neiges et de leur état ; elles sont généralement accessibles de la mi-juin à la mi-septembre, mais ces dates varient chaque année. Une bonne préparation repose sur la consultation systématique de trois sources d’information. C’est le protocole de base avant chaque départ.
Votre plan de route pour les pistes F
- État des routes : Consultez le site officiel road.is pour obtenir des informations en temps réel sur l’ouverture, la fermeture et les conditions spécifiques de chaque piste (ex: « Impassable », « River Ford »).
- Prévisions météo : Vérifiez vedur.is pour la météo locale. Pluie, vent et fonte des neiges influencent directement le niveau des rivières et l’état des pistes.
- Vue d’ensemble : Disposez d’une carte routière physique de l’Islande. Elle offre une vision globale du réseau que les GPS n’ont pas toujours et sert de solution de secours en cas de panne électronique.
- Vérification du véhicule : Assurez-vous que votre 4×4 est non seulement autorisé mais aussi adapté. Des pneus robustes et des suspensions renforcées sont un plus.
- Audit des assurances : Lisez attentivement votre contrat de location. L’assurance pour le bas de caisse et les dommages liés aux traversées de rivières sont presque toujours exclus.
L’erreur du débutant en trek islandais : partir sans une préparation sérieuse
Si la préparation mécanique du véhicule est essentielle, la préparation humaine pour le trek l’est tout autant. L’erreur la plus commune est de sous-estimer la nature changeante et impitoyable de l’environnement des Hautes Terres. Ici, plus que partout ailleurs, il n’y a pas de place pour l’improvisation. Le terrain est exigeant, et la météo peut passer d’un soleil radieux à une tempête de neige en moins d’une heure, même en plein été.
Il faut intégrer une donnée fondamentale : le sol des Hautes Terres est susceptible d’être recouvert de neige 8 à 9 mois par an. Les températures estivales dépassent rarement les 10-15°C et peuvent chuter en dessous de zéro la nuit. Partir avec un équipement inadapté, c’est s’exposer directement à l’hypothermie. Votre système de couches de vêtements doit être irréprochable : une couche de base thermique, une couche intermédiaire isolante (polaire, doudoune) et une couche extérieure entièrement imperméable et coupe-vent (veste et pantalon).

La navigation est un autre point critique. Ne vous fiez jamais uniquement à un GPS ou à une application sur votre téléphone, dont la batterie peut mourir de froid. Emportez toujours une carte topographique de la région et une boussole, et sachez les utiliser. Avant de partir, laissez un plan de voyage détaillé sur le site de l’association islandaise de secours, Safetravel.is. C’est une assurance-vie gratuite qui permettra aux secours de savoir où vous chercher en cas de problème.
Enfin, ayez toujours un plan B. Que ferez-vous si une rivière est infranchissable ou si la météo vous bloque ? Avoir identifié des itinéraires alternatifs ou des refuges de secours sur votre carte fait partie intégrante de la préparation. L’autonomie en nourriture et en abri (même pour une randonnée à la journée) est une nécessité, pas un luxe.
À retenir
- Le choix du mode d’accès (4×4, bus, tour) est une décision stratégique qui doit être alignée avec votre expérience, votre budget et votre tolérance au risque.
- La traversée de gué est une procédure technique qui exige une évaluation, un plan et une exécution contrôlée. Le doute impose le renoncement.
- Le respect absolu des pistes balisées est non-négociable. La conduite hors-piste cause des dommages irréversibles à un écosystème d’une fragilité extrême.
Trek dans les Hautes Terres : le guide complet pour une aventure de refuge en refuge
Le trek de refuge en refuge est l’expérience immersive par excellence dans les Hautes Terres. Il permet de s’affranchir de la logistique d’une tente et de s’enfoncer au cœur des paysages les plus spectaculaires sur plusieurs jours. Le trek le plus célèbre est le Laugavegur, qui relie Landmannalaugar à Thórsmörk en 4 à 5 jours, mais il n’est pas le seul.
Le système de réservation des refuges islandais
Les refuges des Hautes Terres, souvent gérés par des associations comme Ferðafélag Íslands (FI), offrent un confort rustique mais salvateur : des lits en dortoir, une cuisine commune et du chauffage. Cependant, leur capacité est extrêmement limitée. Pour les treks populaires comme le Laugavegur, il est impératif de réserver sa place des mois à l’avance, parfois même un an avant pour la haute saison (juillet-août). Sans réservation, vous ne serez pas admis. Cette planification est une contrainte majeure à intégrer dans votre préparation.
Si le Laugavegur est complet ou si vous cherchez une alternative moins fréquentée, d’autres options magnifiques existent. Le circuit de Fimmvörðuháls, souvent fait en complément, relie Thórsmörk à Skógafoss en une longue journée (ou deux plus courtes). Il traverse les nouvelles terres créées par l’éruption de l’Eyjafjallajökull en 2010. Pour les amoureux de la géothermie, un tour de plusieurs jours autour de Kerlingarfjöll offre des paysages surréalistes. Plus à l’est, l’exploration des abords de Kverkfjöll, près du glacier Vatnajökull, représente une aventure plus engagée et isolée.
Pour ceux qui souhaitent un avant-goût sans s’engager sur plusieurs jours, de nombreuses randonnées à la journée sont possibles depuis les points d’accès principaux. Depuis Landmannalaugar, des boucles de quelques heures permettent d’explorer les montagnes colorées. La piste de Dómadalur, par exemple, offre un excellent aperçu de la région exceptionnelle de Fjallabak. Chaque trek, qu’il dure quelques heures ou une semaine, exige la même rigueur dans la préparation : équipement adéquat, nourriture, eau, et système de navigation fiable.
Planifier votre expédition dans les Hautes Terres est la première étape de l’aventure. Commencez dès aujourd’hui à étudier les cartes, à comparer les locations de véhicules et à esquisser votre itinéraire en fonction des principes de sécurité et de respect décrits dans ce guide.