Publié le 15 mars 2024

En résumé :

  • Observer la faune islandaise n’est pas une question de chance mais de stratégie, en connaissant les lieux, les saisons et les comportements de chaque espèce.
  • Le renard polaire s’observe mieux à l’aube ou au crépuscule dans les Fjords de l’Ouest, tandis que les rennes sauvages se concentrent exclusivement dans l’Est de l’île, avec des déplacements saisonniers prévisibles.
  • L’observation doit toujours être éthique : maintenir une distance de sécurité avec les phoques, ne jamais s’approcher des nids de sternes et privilégier le « whale watching » à la consommation de viande de baleine.
  • Les falaises islandaises sont un écosystème vertical où chaque oiseau a sa place, offrant un spectacle bien plus riche que le seul macareux moine.

Scruter l’horizon depuis une route islandaise déserte, espérant apercevoir autre chose qu’un mouton duveteux ou une formation de lave aux allures de troll. C’est une expérience familière pour de nombreux voyageurs. L’Islande est souvent réduite à ses deux mascottes : le macareux moine, adorable clown des mers, et l’omniprésent cheval islandais. Si ces animaux sont emblématiques, ils ne sont que la partie visible d’un écosystème bien plus discret et fascinant. Beaucoup de visiteurs rentrent chez eux avec de magnifiques photos de paysages, mais une pointe de déception, celle de ne pas avoir croisé le regard d’un renard polaire ou la silhouette d’un renne sauvage.

La croyance populaire veut que l’observation de la faune sauvage soit une loterie, une affaire de pur hasard. On se poste, on attend, et avec un peu de chance, la magie opère. Mais si la véritable clé n’était pas la patience aveugle, mais plutôt la stratégie ? Si comprendre le rythme de vie du phoque, le calendrier migratoire de la sterne arctique ou les raisons économiques qui condamnent la chasse à la baleine était le meilleur moyen de transformer l’espoir en une observation réussie et respectueuse ?

Ce guide est conçu comme un carnet de safari arctique. Il ne vous donnera pas seulement la liste des animaux à voir, mais les clés pour devenir un observateur actif. Nous allons décoder le comportement de chaque espèce, vous fournir les cartes, les horaires et les « codes de conduite » pour maximiser vos chances de rencontre, tout en assurant le bien-être de cette faune précieuse. Oubliez la chance, place à la connaissance.

Cet article vous fournira un véritable plan d’action pour chaque espèce emblématique. Vous découvrirez où et quand chercher, comment interpréter les signes et surtout, comment observer sans déranger. Le sommaire ci-dessous détaille les étapes de votre future expédition.

Sur la piste du renard polaire, l’unique mammifère natif d’Islande

Avant l’arrivée des Vikings, un seul mammifère terrestre foulait le sol islandais : le renard polaire (Alopex lagopus). Arrivé sur l’île à la fin de la dernière ère glaciaire en traversant la mer gelée, il est le survivant par excellence, un véritable autochtone adapté aux conditions les plus rudes. Contrairement aux renards continentaux, il n’a pas de prédateurs naturels, ce qui le rend parfois curieux, mais sa nature reste discrète. Le traquer demande plus qu’un œil vif ; cela exige de penser comme lui. Sa fourrure change de couleur, passant du brun ou gris en été au blanc immaculé en hiver, lui offrant un camouflage parfait. Le chercher, c’est d’abord chercher les indices de sa présence : des traces dans la neige, des restes de proies près d’un terrier ou ses fientes caractéristiques.

L’effort de conservation et d’étude de cette espèce est crucial pour sa survie, notamment face aux changements climatiques et à la perception parfois négative qu’en ont les éleveurs.

Le Centre du Renard Polaire de Súðavík

Fondé en 2010 dans les Fjords de l’Ouest, l’Arctic Fox Center n’est pas qu’un simple musée. C’est un projet combinant recherche scientifique et sensibilisation du public. En s’appuyant sur des données collectées depuis plus de 30 ans, le centre analyse l’évolution de la population, son régime alimentaire et sa santé. Les revenus générés par les visites financent directement ces recherches, contribuant à transformer l’image du renard et à assurer sa protection à long terme.

Pour mettre toutes les chances de votre côté, une approche méthodique est indispensable. Il ne s’agit pas de parcourir le pays au hasard, mais de cibler des zones et des moments précis où l’activité du renard est maximale.

Plan d’action : sur les traces du renard polaire

  1. Privilégiez la réserve naturelle de Hornstrandir dans les Fjords de l’Ouest, où les renards sont protégés depuis des décennies et donc moins craintifs.
  2. Planifiez vos observations à l’aube ou au crépuscule, périodes durant lesquelles les renards sont les plus actifs pour la chasse.
  3. Apprenez à repérer les signes de présence : scrutez la neige pour des traces distinctives, cherchez des restes de proies (plumes, os) ou des fientes près des zones rocheuses.
  4. Restez toujours à une distance respectueuse et utilisez des jumelles ou un téléobjectif pour une observation prolongée sans causer de stress à l’animal.
  5. En hiver, concentrez vos recherches près des côtes où ils chassent les oiseaux marins, leur pelage blanc se détachant parfois sur les plages de sable noir.

Où et quand voir les rennes sauvages d’Islande ?

Contrairement au renard polaire, le renne n’est pas natif d’Islande. Introduits de Norvège à la fin du 18ème siècle, plusieurs tentatives d’élevage ont échoué, laissant les animaux retourner à l’état sauvage. Aujourd’hui, une population stable d’environ 3 000 rennes sauvages peuple une zone bien définie : les terres de l’Est de l’Islande. Tenter de les apercevoir dans le Sud ou l’Ouest est une perte de temps. Leur observation est un parfait exemple de « safari stratégique », car leur localisation dépend entièrement de la saison. Comprendre leur calendrier comportemental est la clé pour les trouver.

En été, ils fuient la chaleur et les insectes des basses terres pour se réfugier dans les hauts plateaux, notamment autour du mont Snæfell. En hiver, la neige épaisse les pousse à redescendre vers les plaines côtières pour trouver de la nourriture, les rendant beaucoup plus accessibles. Le tableau suivant est votre meilleure feuille de route pour planifier votre rencontre.

Guide saisonnier d’observation des rennes en Islande
Saison Localisation Comportement Conseils d’observation
Été Hauts plateaux de l’Est, route 939 En altitude pour fuir les insectes Nécessite un 4×4, observation à distance
Hiver Route 1 près de Jökulsárlón/Höfn Descente vers la côte pour fuir la neige Visible depuis la route principale
Printemps Nord du Vatnajökull Migration vers les zones de mise bas Observer depuis le véhicule pour ne pas déranger
Automne Environs de Höfn Période du rut, mâles plus actifs Maintenir une distance de sécurité importante

L’hiver offre donc paradoxalement les meilleures chances d’observation pour le voyageur non équipé d’un véhicule tout-terrain. Il n’est pas rare de voir des troupeaux entiers paître tranquillement à quelques mètres de la Route 1, entre Höfn et Jökulsárlón, offrant un spectacle majestueux avec les glaciers en toile de fond.

Le guide pour observer les phoques en Islande sans les déranger

Avec son littoral déchiqueté et ses lagons glacés, l’Islande est un havre pour deux espèces de phoques : le phoque commun (ou veau marin) et le phoque gris, plus grand et reconnaissable à son museau allongé. Si le lagon de Jökulsárlón est célèbre pour ses phoques nageant parmi les icebergs, cette popularité a un coût : la foule. Pour une expérience plus authentique, il faut savoir regarder ailleurs et, surtout, comprendre le rythme de ces mammifères marins. Leur vie est dictée par les marées. Le meilleur moment pour les observer est à marée basse, lorsqu’ils se hissent sur les rochers ou les plages pour se reposer et se réchauffer au soleil.

Les spots secrets au-delà de Jökulsárlón

Si la péninsule de Ytri Tunga et Jökulsárlón sont des sites connus, des alternatives moins fréquentées offrent une expérience plus intime. Le lagon de Fellsfjara, juste à côté de la célèbre Diamond Beach, est un secret bien gardé où les phoques se prélassent sur les bancs de sable. Plus au nord, la péninsule de Vatnsnes est considérée comme la capitale islandaise des phoques, avec des sites aménagés comme Hvítserkur et Ósar. On y observe principalement des veaux marins, tandis que les côtes sud sont le domaine des phoques gris, plus imposants.

L’observation des phoques est un exercice de patience et de respect. Ce sont des animaux sauvages et craintifs ; un comportement inapproprié de la part des visiteurs peut les stresser et les pousser à fuir dans l’eau, leur faisant dépenser une énergie précieuse. L’éthique de l’observation est ici primordiale.

Phoques gris se prélassant sur des rochers à marée basse sur une plage islandaise

Le protocole est simple mais non-négociable : ne jamais s’interposer entre un phoque et la mer, qui est sa seule voie de fuite. Observez les signes de stress : si un phoque lève la tête et vous fixe, c’est qu’il est en alerte. Si plusieurs individus font de même, vous êtes trop près. Reculez lentement.

Le cheval islandais : plus qu’une monture, un trésor national

Robuste, doté d’une double toison pour affronter l’hiver et d’un caractère docile, le cheval islandais est une icône du pays. On le voit partout, paissant dans d’immenses prairies le long de la Route 1. Mais derrière cette image d’Épinal se cache une histoire de pureté génétique et d’adaptation unique. L’isolement de l’île a été son plus grand atout. Depuis plus de 1000 ans, aucune autre race de cheval n’a été introduite en Islande. Cette isolation est protégée par une loi stricte et sans appel, comme le rappelle un adage bien connu des Islandais.

Un cheval islandais qui quitte le pays ne peut jamais revenir

– Loi islandaise sur l’isolement des chevaux, Guide To Iceland

Cette règle draconienne vise à protéger la race des maladies étrangères contre lesquelles elle n’a aucune immunité. Mais l’unicité du cheval islandais ne s’arrête pas à sa lignée. Son adaptation au terrain volcanique et accidenté de l’île lui a conféré des caractéristiques extraordinaires.

Les allures uniques du cheval islandais

Alors que la plupart des chevaux maîtrisent trois allures (le pas, le trot, le galop), le cheval islandais en possède cinq. En plus des trois classiques, il dispose de deux allures supplémentaires, innées et non issues du dressage. Le tölt est une sorte de pas rapide incroyablement stable et confortable pour le cavalier, permettant de traverser des terrains difficiles sans être secoué. L’amble est une allure latérale très rapide, utilisée pour de courtes distances. Ces allures sont une adaptation évolutive directe, développée au fil des siècles pour se déplacer avec agilité et efficacité sur les paysages islandais.

Observer un troupeau de chevaux islandais se déplaçant au tölt est un spectacle fascinant qui témoigne de la parfaite symbiose entre cet animal et son environnement. Ils ne sont pas juste une attraction touristique, mais le fruit vivant de l’histoire et de la géographie de l’Islande.

L’erreur qui fait mal : s’approcher d’un nid de sterne arctique

Petite, élégante, avec son capuchon noir et son bec rouge sang, la sterne arctique (Sterna paradisaea) ne paie pas de mine. Pourtant, c’est une athlète de l’extrême. Cet oiseau détient le record de la plus longue migration du monde animal, avec près de 38 000 km parcourus chaque année du Pôle Nord au Pôle Sud et retour, suivant l’été d’un hémisphère à l’autre. L’Islande est l’un de ses sites de nidification privilégiés entre mai et août. Et c’est là que le bât blesse. Pour protéger sa progéniture, cette championne de l’endurance se transforme en une véritable furie agressive.

L’erreur la plus commune et la plus douloureuse que puisse commettre un voyageur est de pénétrer, même involontairement, sur son territoire de nidification. Les sternes nichent souvent au sol dans des zones herbeuses, parfois très proches des sentiers. Leur défense est redoutable : elles commencent par des cris stridents et répétés, puis effectuent des vols en cercle de plus en plus serrés au-dessus de l’intrus. Si l’avertissement n’est pas compris, elles passent à l’attaque, plongeant en piqué pour frapper le sommet du crâne avec leur bec pointu. Une expérience aussi désagréable pour le randonneur que stressante pour l’oiseau.

Savoir reconnaître les signes avant-coureurs et adopter le bon comportement est essentiel pour éviter un conflit. La meilleure défense est la retraite immédiate.

Il est crucial de respecter ces signaux. Un bâton ou un trépied levé au-dessus de la tête peut servir de leurre, car l’oiseau attaquera toujours le point le plus élevé, mais la seule solution viable est de faire demi-tour et de quitter la zone calmement. La protection de leur nid est leur priorité absolue.

Le guide complet du macareux moine : où, quand et comment observer le clown des mers

Avec son bec multicolore, sa démarche pataude et son regard mélancolique, le macareux moine est la superstar incontestée de la faune islandaise. Et pour cause : l’île est leur quartier général. Le fait que 60% de la population mondiale, soit environ 6 millions d’individus, choisissent les falaises islandaises pour nicher chaque été n’est pas un hasard. C’est le lieu de rendez-vous annuel le plus important de la planète pour cette espèce. Cependant, ils ne sont visibles que pendant une période limitée, généralement d’avril à la mi-août. En dehors de cette fenêtre, ils vivent en haute mer. Venir en septembre en espérant voir des macareux est une déception garantie.

Pour les observer, il ne suffit pas de se poster sur n’importe quelle falaise. Le choix du site est stratégique et dépend de votre itinéraire et de votre tolérance aux foules. Certains lieux offrent une proximité incroyable, tandis que d’autres privilégient le spectacle grandiose des colonies immenses.

Groupe de macareux moines sur une falaise herbeuse islandaise avec leurs becs colorés remplis de poissons

Le tableau suivant compare les meilleurs sites d’observation pour vous aider à planifier votre expédition. Chaque lieu a ses propres avantages, et le « meilleur » spot est celui qui correspond le mieux à votre voyage.

Comparaison des meilleurs sites d’observation de macareux
Site Avantages Période idéale Accessibilité
Látrabjarg Plus grande colonie, oiseaux peu farouches Juin-Juillet Route difficile, éloigné
Borgarfjörður Eystri Observation très proche, aménagements dédiés Mi-juin à début août Route unique, parking
Dyrhólaey Cadre spectaculaire, proche de Vík Juin-Juillet (fermé la nuit en mai-juin) Très accessible
Îles Vestmann Grandes colonies, excursions en bateau Mai-Août Ferry depuis le continent

Manger de la baleine en Islande : pourquoi c’est une très mauvaise idée

En parcourant les menus de certains restaurants de Reykjavík, un touriste peut être confronté à un choix controversé : goûter ou non à la viande de baleine, souvent présentée comme un plat traditionnel. C’est un mythe tenace. La consommation de baleine par les Islandais est en réalité très marginale et récente ; la demande est principalement tirée par les touristes curieux. Soutenir cette industrie, c’est participer à une pratique économiquement et éthiquement indéfendable. La logique économique elle-même plaide contre la chasse. Une baleine vivante rapporte bien plus à l’économie islandaise qu’une baleine morte. En effet, l’industrie du « whale watching » est florissante et durable, alors que la chasse commerciale est en déclin constant. Les chiffres sont sans appel : une étude a montré que le whale watching génère 413 millions de dollars annuels, un revenu sans commune mesure avec celui de la chasse.

Le gouvernement islandais lui-même reconnaît le non-sens économique de cette pratique. La ministre de la Pêche, Svandis Svavarsdottir, a clairement exprimé cette position, signalant une fin probable de la chasse commerciale.

Il y a peu de raisons d’autoriser la chasse à la baleine à partir de 2024. Il y a peu de preuves qu’il y a un avantage économique à pratiquer cette activité.

– Svandis Svavarsdottir, Morgunbladid

Le choix le plus responsable et le plus bénéfique pour l’Islande est de participer à une excursion d’observation des baleines, soutenant ainsi une économie durable qui préserve ces géants des mers. Pour les voyageurs gourmands désireux de découvrir la gastronomie locale, l’Islande regorge de spécialités délicieuses et durables qui reflètent bien mieux sa culture culinaire.

Au lieu de céder à un exotisme mal placé, explorez la richesse de la cuisine islandaise à travers des plats authentiques qui ne nuisent pas à l’écosystème marin. Voici quelques alternatives savoureuses :

Alternatives culinaires islandaises durables

  1. Plokkfiskur : Un ragoût de poisson réconfortant à base de haddock ou de cabillaud, de pommes de terre, d’oignons et d’une sauce béchamel.
  2. Truite arctique fumée : D’une finesse remarquable, souvent servie sur du pain de seigle avec du beurre.
  3. Langoustines de Höfn : La ville de Höfn est la capitale de la langoustine, réputée pour sa chair tendre et sucrée.
  4. Harðfiskur : Du poisson séché (souvent du haddock) que les Islandais consomment comme un snack riche en protéines, traditionnellement avec du beurre.
  5. Skyr : Produit laitier emblématique, à mi-chemin entre le yaourt et le fromage frais, consommé depuis l’époque des Vikings.

À retenir

  • L’observation de la faune en Islande repose sur la stratégie (connaissance des lieux, saisons, comportements) plutôt que sur la chance.
  • Chaque espèce a son territoire : l’Est pour les rennes sauvages, les Fjords de l’Ouest pour le renard polaire, et les falaises pour les colonies d’oiseaux.
  • L’éthique est primordiale : maintenez toujours une distance de sécurité avec les animaux sauvages (phoques, sternes, renards) et privilégiez les activités d’observation respectueuses.

Falaises d’Islande : le guide pour assister au spectacle des oiseaux marins (même si vous n’y connaissez rien)

Venir en Islande pour les oiseaux et ne regarder que les macareux, c’est comme visiter Paris et ne voir que la Tour Eiffel. Les falaises islandaises en été sont bien plus qu’un simple perchoir ; ce sont de véritables villes verticales, des « immeubles » naturels où des millions d’oiseaux marins cohabitent selon une organisation sociale et spatiale fascinante. Comprendre cette stratification, c’est décupler la richesse de son expérience d’observation. Même sans être un ornithologue chevronné, on peut apprendre à lire ce théâtre vivant.

L’observation devient alors un jeu de piste vertical. Au lieu de chercher une seule espèce, vous analysez les différents « étages » de la falaise pour découvrir la diversité incroyable qui s’y cache.

La stratification des nids sur les falaises islandaises

Chaque espèce occupe une niche écologique précise pour minimiser la compétition pour l’espace et la nourriture. Les fulmars boréaux, avec leur vol plané expert, s’installent sur les larges corniches basses. Un peu plus haut, les guillemots de Troïl, serrés les uns contre les autres, occupent les rebords les plus étroits. Les mouettes tridactyles, capables de construire des nids avec de la boue et des algues, colonisent les parois presque verticales. Enfin, tout en haut, sur le plateau herbeux, les macareux moines creusent leurs terriers, à l’abri des prédateurs et des intempéries. Cette organisation est la clé de la survie de colonies aussi denses.

La prochaine fois que vous vous trouverez face à une falaise grouillante de vie à Látrabjarg ou Dyrhólaey, ne cherchez pas seulement le bec coloré du macareux. Prenez vos jumelles, et explorez chaque niveau. Repérez le vol rigide des guillemots, écoutez les cris « kitti-wake » qui ont donné leur nom anglais à la mouette tridactyle, et admirez la maîtrise aérienne des fulmars. Vous découvrirez que la falaise est une société complexe et animée, un spectacle bien plus grandiose que la seule présence de sa star la plus célèbre.

Pour apprécier pleinement cette richesse, il est essentiel de comprendre l'organisation du théâtre vivant des falaises islandaises.

Maintenant que vous détenez les clés d’un safari arctique réussi, il est temps de transformer ce savoir en expérience. Planifiez votre itinéraire en intégrant ces points d’observation et partez à la rencontre de la fascinante faune islandaise, en voyageur averti et respectueux.

Rédigé par Benoît Rocher, Benoît Rocher est un géographe et guide d'aventure avec 15 ans d'expérience sur le terrain, spécialisé dans les environnements volcaniques et glaciaires. Sa connaissance intime des paysages islandais en fait une référence pour comprendre les forces de la nature.