
Votre voyage idéal en Islande ne dépend pas des lieux à voir, mais de votre rythme intérieur et de votre état d’esprit.
- Les itinéraires « classiques » ignorent souvent la personnalité du voyageur, menant à une expérience superficielle.
- Choisir sa saison et sa logistique de manière stratégique est plus décisif que de cocher une liste de sites touristiques.
Recommandation : Identifiez d’abord votre profil de voyageur pour ensuite construire une expérience authentique, immersive et véritablement mémorable.
L’Islande. Rien que son nom évoque des images puissantes : volcans grondants, glaciers millénaires, aurores boréales dansant dans un ciel d’encre. Face à cette promesse d’évasion, une question revient sans cesse : comment organiser le voyage parfait ? La plupart des guides répondent par des circuits standardisés, une course effrénée le long de la Route Circulaire pour cocher les « incontournables ». Mais cette approche « taille unique » laisse souvent un goût d’inachevé, car elle oublie l’essentiel : vous. Un voyage réussi n’est pas une collection de photos Instagram, mais une expérience qui résonne avec qui vous êtes profondément.
Et si la clé n’était pas dans la liste des lieux à visiter, mais dans la définition de votre propre rythme de voyage ? Que vous soyez en quête de sensations fortes, de silence absolu, de découvertes culturelles, de moments précieux en famille ou d’une parenthèse luxueuse, l’Islande offre un visage différent. Comprendre votre propre style de voyage est le véritable point de départ. C’est l’acte fondateur qui transforme un simple séjour touristique en une aventure personnelle, une connexion intime avec cette terre de feu et de glace.
Cet article n’est pas un guide de plus. C’est un outil de conception, pensé comme une conversation avec un créateur de voyages sur mesure. Nous allons explorer ensemble différents archétypes de voyageurs pour vous aider à identifier le vôtre. Chaque profil dévoilera un itinéraire suggéré, des conseils pratiques et des idées qui sortent des sentiers battus, vous permettant de dessiner les contours d’un périple qui ne ressemblera qu’à vous.
Pour vous guider dans cette réflexion, nous avons structuré ce guide autour des différents visages que l’Islande peut vous offrir. Chaque section est une porte d’entrée vers une expérience unique, vous permettant de visualiser concrètement le voyage qui vous appelle.
Sommaire : Concevoir votre voyage personnalisé en Islande
- Itinéraire adrénaline : une semaine pour les accros aux sensations fortes en Islande
- Itinéraire contemplatif : 10 jours pour les amoureux de paysages et de belles lumières
- Itinéraire culturel : un voyage sur les traces de l’histoire et de l’âme islandaise
- L’Islande en famille : l’itinéraire parfait pour émerveiller petits et grands
- L’Islande version luxe : l’itinéraire pour un voyage de noces ou une escapade romantique inoubliable
- Le secret des saisons intermédiaires : pourquoi le printemps et l’automne sont les vrais bons plans
- 3 itinéraires pour relier les incontournables d’Islande (sans passer son temps à conduire)
- Quand partir en Islande : dites-moi qui vous êtes, je vous dirai quelle saison choisir
Itinéraire adrénaline : une semaine pour les accros aux sensations fortes en Islande
Pour vous, un voyage est une succession de défis et de montées d’adrénaline. L’Islande n’est pas une carte postale, mais un immense terrain de jeu. Oubliez les bus touristiques ; votre véhicule de prédilection est un 4×4 robuste, capable de vous emmener là où la nature se montre la plus brute. Votre rythme de voyage est intense, chaque journée est une expédition. L’objectif n’est pas de voir, mais de faire : sentir le froid glacial de l’eau de Silfra, entendre le craquement d’un glacier sous vos crampons, et sentir le vent sur les sentiers volcaniques.
Votre itinéraire d’une semaine se concentre sur l’action. Il ne s’agit pas de faire le tour de l’île, mais de rejoindre des points névralgiques pour des activités extrêmes. Cela demande une excellente condition physique et une préparation sérieuse. La sécurité est primordiale : ne partez jamais seul pour des activités engagées et faites toujours appel à des guides certifiés pour la plongée, la spéléologie glaciaire ou l’alpinisme.
Voici un exemple de programme intense pour une semaine :
- Jour 1-2 : Spéléologie glaciaire au Vatnajökull et escalade sur glace sur l’un de ses fronts.
- Jour 3 : Plongée ou snorkeling en combinaison étanche dans la faille de Silfra, entre les plaques tectoniques nord-américaine et eurasienne.
- Jour 4 : Sortie VTT sur les sentiers volcaniques et les champs de lave de la péninsule de Reykjanes.
- Jour 5 : Packrafting (mélange de randonnée et de rafting en bateau ultraléger) en autonomie dans les fjords de l’Est.
- Jour 6 : Kayak de mer au pied des falaises vertigineuses des îles Vestmann.
- Jour 7 : Pour les plus téméraires, une via ferrata ou une tyrolienne géante dans les fjords de l’Ouest.
Une idée reçue est que ce type d’aventure est réservé à un budget illimité. C’est faux. Une étude comparative montre que si une version « grand luxe » avec transferts en hélicoptère et lodges privés peut dépasser 8000€, une formule « aventure » en 4×4 de location avec nuits en bivouac ou auberges reste tout à fait envisageable. Le plus intéressant est que 70% des activités extrêmes restent accessibles même dans la formule la plus économique, l’essentiel étant de miser sur des guides locaux pour les activités techniques plutôt que sur le confort de l’hébergement.
Ce rythme effréné est une manière unique de communier avec la puissance de la nature islandaise, en la vivant de l’intérieur.
Itinéraire contemplatif : 10 jours pour les amoureux de paysages et de belles lumières
Si pour vous, le voyage est synonyme de silence, d’espace et de connexion profonde avec la nature, alors le rythme contemplatif est le vôtre. Vous n’êtes pas là pour cocher une liste, mais pour vous imprégner d’une atmosphère. Votre principal outil n’est ni un 4×4 ni un piolet, mais votre patience et votre regard. L’Islande, pour vous, se révèle dans la qualité de sa lumière – la fameuse « signature lumineuse » qui change radicalement d’une saison à l’autre et d’une heure à l’autre. Vous cherchez la « géographie émotionnelle » des lieux : la solitude d’un fjord, la mélancolie d’une plage de sable noir, la magie d’une aurore boréale.
Ce paragraphe introduit un concept complexe. Pour bien le comprendre, il est utile de visualiser ses composants principaux. L’illustration ci-dessous décompose ce processus.

Comme le montre cette image, l’essence de ce voyage est la solitude et l’immensité. Cela implique une « déconnexion choisie » : accepter de manquer les sites surpeuplés du Cercle d’Or pour s’offrir le luxe du temps et du silence ailleurs. Comme le résume parfaitement un expert de la destination :
Le slow travel en Islande, c’est accepter de manquer les ‘incontournables’ pour vraiment rencontrer l’âme du pays. Une semaine dans les Westfjords vaut mieux qu’un tour complet au pas de course.
– Jean-Yves Petit, Passion Islande – Guide francophone certifié
Pour vivre cette expérience, il faut fuir les foules. Plutôt que de vous battre pour une photo à Skógafoss, cherchez des alternatives plus intimes. Le tableau suivant propose des pistes pour retrouver la quiétude, même à proximité de lieux célèbres.
| Spot populaire | Alternative silencieuse | Meilleur moment | Accès |
|---|---|---|---|
| Skógafoss | Gljúfrabúi (grotte cachée) | 6h-8h du matin | 500m à pied |
| Diamond Beach | Stokksnes Peninsula | Lever du soleil | 4×4 recommandé |
| Geysir | Reykjadalur Hot Springs | Fin d’après-midi | 45min randonnée |
| Reynisfjara | Vík í Mýrdal cliffs | Coucher de soleil | Route 215 |
Votre itinéraire de 10 jours pourrait se concentrer sur une seule région, comme les Fjords de l’Est ou la péninsule de Snæfellsnes, pour réellement en explorer chaque recoin, à chaque heure du jour.
Itinéraire culturel : un voyage sur les traces de l’histoire et de l’âme islandaise
L’Islande n’est pas qu’une merveille géologique ; c’est une nation avec une histoire et une culture d’une richesse insoupçonnée. Si vous êtes fasciné par les sagas vikings, la littérature contemporaine, la musique envoûtante ou les traditions populaires, un itinéraire culturel est fait pour vous. Votre rythme de voyage est curieux et intellectuel. Vous ne vous contentez pas de regarder un paysage, vous voulez savoir quelle saga s’y est déroulée, quel poète il a inspiré, et comment les Islandais d’aujourd’hui interagissent avec leur héritage millénaire.
Votre périple est une enquête. Il vous mènera des musées de Reykjavík aux fermes isolées qui abritent des traditions vivantes. Vous passerez du temps dans les librairies, les cafés où se retrouvent les artistes, les petits ports de pêche et les sites historiques qui ont façonné la nation. Ce voyage se nourrit de rencontres et de lectures. Prévoyez d’emporter dans vos bagages des traductions des sagas ou des romans de Halldór Laxness, prix Nobel de littérature, pour lire les paysages à travers leurs mots.
Un exemple parfait de cette superposition des couches historiques et modernes est le site de Þingvellir. Ce n’est pas seulement un lieu de beauté naturelle spectaculaire, à la jonction des plaques tectoniques. C’est avant tout le berceau de la nation islandaise. C’est ici que l’Althing, le plus ancien parlement du monde encore en activité, a été fondé en 930. C’est aussi ici que l’indépendance de la République d’Islande a été proclamée en 1944. Plus récemment, ce décor grandiose a servi de toile de fond à la série planétaire *Game of Thrones*, créant un pont fascinant entre l’histoire viking, l’identité nationale et la culture populaire mondiale qui attire aujourd’hui de très nombreux visiteurs.
Votre itinéraire pourrait inclure la visite du Centre des Sagas à Hvolsvöllur, une exploration de la péninsule de Snæfellsnes sur les traces du « Voyage au centre de la Terre » de Jules Verne, ou encore un séjour à Siglufjörður, l’ancienne capitale de la pêche au hareng, magnifiquement restaurée et qui abrite un musée primé. Le voyage culturel est une immersion dans l’âme d’un peuple façonné par son environnement extrême.
Ce n’est qu’en comprenant ce passé que l’on peut véritablement apprécier la résilience et la créativité de l’Islande contemporaine.
L’Islande en famille : l’itinéraire parfait pour émerveiller petits et grands
Voyager en Islande avec des enfants n’est pas seulement possible, c’est une formidable opportunité de créer des souvenirs inoubliables et de les initier à la puissance de la nature. Le rythme familial est un savant mélange d’émerveillement, de jeu et de pragmatisme. Il faut oublier les longues randonnées solitaires et les journées de conduite interminables. La clé est de penser à des activités courtes, ludiques et variées, et de prévoir une logistique impeccable (pauses fréquentes, hébergements adaptés, vêtements chauds et imperméables en toutes saisons).
L’Islande devient alors une salle de classe à ciel ouvert. Les geysers sont une leçon de géologie grandeur nature, les macareux qui nichent sur les falaises sont une rencontre magique avec la faune, et les plages de sable noir deviennent des terrains de jeu extraordinaires. La sécurité est le maître-mot, notamment sur les plages comme Reynisfjara, où les vagues peuvent être très dangereuses et demandent une surveillance constante.
Ce portrait d’une famille observant avec fascination les colonies de macareux illustre parfaitement l’esprit d’un voyage familial réussi : partager un moment de pure magie naturelle.

L’itinéraire doit être adapté à l’âge des enfants. Une approche trop ambitieuse transformera le rêve en cauchemar. Voici quelques pistes pour moduler l’aventure :
- Pour les 3-7 ans : Privilégiez un circuit court dans le Sud, facile d’accès et sécurisé. Alternez les visites de fermes avec des animaux islandais, la découverte des plages de sable noir (à distance prudente de l’eau), et la baignade dans des lagons aux eaux peu profondes et chaudes comme le Secret Lagoon. Les trajets en voiture ne devraient jamais dépasser 2 heures.
- Pour les 8-12 ans : C’est l’âge de l’aventure géologique. Les éruptions de Geysir peuvent être accompagnées d’expériences scientifiques simples. Proposez une randonnée facile sur la langue glaciaire de Sólheimajökull avec un guide, partez à la chasse aux macareux à Dyrhólaey et encouragez-les à tenir un carnet d’explorateur.
- Pour les 13 ans et plus : Ils sont prêts pour une première « expédition ». Une initiation à la randonnée glaciaire, une sortie en kayak dans une lagune glaciaire comme Jökulsárlón, ou même du snorkeling à Silfra (si leur taille le permet) sont des expériences fortes. L’observation des baleines à Húsavík dans le Nord est également un moment inoubliable.
En adaptant le rythme et les activités, vous ne visitez pas seulement l’Islande, vous la transformez en une épopée familiale légendaire.
L’Islande version luxe : l’itinéraire pour un voyage de noces ou une escapade romantique inoubliable
Le luxe, en Islande, ne se mesure pas en dorures ou en paillettes. Il se définit par trois éléments : l’exclusivité, l’intimité et l’accès à l’inaccessible. Un voyage de luxe ou une lune de miel ici, c’est s’offrir le privilège de vivre des expériences uniques, loin des foules, dans un confort absolu au cœur d’une nature sauvage. Le rythme est celui du sur-mesure. Il n’y a pas d’itinéraire fixe, seulement vos désirs. Le temps est votre allié, et la logistique, entièrement prise en charge, devient invisible.
Imaginez dîner sur un volcan fraîchement éteint, accessible uniquement en hélicoptère. Imaginez vous prélasser dans un spa géothermique privé avec une vue imprenable sur un fjord désert, ou observer les aurores boréales depuis un igloo de verre chauffé. C’est cette vision du luxe que propose l’Islande, un luxe d’expérience plutôt que d’ostentation. Comme le résume une experte du voyage haut de gamme :
Le vrai luxe en Islande, c’est l’accès à l’inaccessible : un dîner sur un volcan actif accessible uniquement en hélicoptère, ou une plongée privée entre les plaques tectoniques avec un champion du monde d’apnée.
– Chloë Martin, Agente de voyage spécialisée Islande – Evaneos
Cette approche est parfaitement incarnée par des établissements d’exception. Prenons l’exemple du lodge Deplar Farm. Cet ancien moulin perdu dans les fjords du Nord a été transformé en un hôtel 5 étoiles pouvant accueillir un maximum de 26 privilégiés. L’expérience inclut des activités comme l’héliski privé en hiver, l’accès à des rivières à saumon exclusives, un spa géothermique intérieur/extérieur phénoménal, et les services d’un chef personnel qui cuisine les produits de la région. Avec un tarif démarrant à 2800€ par nuit, ce lodge illustre la quintessence du luxe islandais : un isolement total, un service impeccable et une nature spectaculaire comme seul décor.
Un itinéraire romantique pourrait combiner un séjour dans un tel lieu avec des expériences privatisées : un survol en hélicoptère des Hautes Terres, une exploration des grottes de glace avec un guide privé, ou une journée de détente totale au Retreat Spa du Blue Lagoon, avec ses suites privées et son accès direct à une partie isolée du lagon.
C’est l’art de transformer un voyage en une collection de moments d’exception, gravés à jamais dans la mémoire.
Le secret des saisons intermédiaires : pourquoi le printemps et l’automne sont les vrais bons plans
La plupart des voyageurs choisissent l’Islande en été pour ses longues journées ou en hiver pour ses aurores boréales. Pourtant, les saisons intermédiaires, le printemps (avril-mai) et l’automne (septembre-octobre), cachent les vrais bons plans pour de nombreux profils. Choisir ces périodes, c’est opter pour un rythme de voyage plus malin, qui recherche le meilleur compromis entre la météo, la fréquentation, les prix et les phénomènes naturels. C’est un choix stratégique qui peut transformer radicalement votre expérience.
L’avantage le plus évident est la baisse de la fréquentation. Selon les données de l’office du tourisme, les mois de mai et septembre voient 65% de touristes en moins qu’en plein cœur de l’été. Cela signifie des sites naturels plus calmes, des routes moins encombrées et une sensation d’authenticité retrouvée. Cette tranquillité est un luxe en soi, particulièrement pour les photographes et les voyageurs contemplatifs. De plus, les prix des hébergements et des locations de voiture peuvent chuter de 30 à 40% par rapport à la haute saison, rendant la destination beaucoup plus accessible.
Mais choisir l’intersaison n’est pas qu’une question de budget ou de foule. C’est aussi un choix esthétique. La « signature lumineuse » de ces périodes est exceptionnelle. Au printemps, les journées s’allongent rapidement, offrant une lumière douce et durable. En automne, les « golden hours » au lever et au coucher du soleil s’étirent, parant les paysages de couleurs chaudes et spectaculaires. C’est aussi à l’automne que les premières aurores boréales font leur apparition, alors que les journées sont encore assez longues pour explorer. Le tableau suivant résume les opportunités et les risques de chaque saison.
Cette matrice vous aide à peser le pour et le contre en fonction de vos priorités.
| Critère | Printemps (Avril-Mai) | Automne (Sept-Oct) |
|---|---|---|
| Routes Hautes Terres | Fermées jusqu’à fin juin | Ouvertes jusqu’à mi-septembre |
| Faune | Retour macareux (fin avril), agneaux | Baleines, rennes, oiseaux migrateurs |
| Lumière photo | 17-19h/jour, lumière douce | 11-13h/jour, golden hour prolongée |
| Météo type | 5-10°C, pluie/neige possible | 5-8°C, vents forts fréquents |
| Prix hébergement | -30% vs été | -40% vs été |
En somme, partir au printemps ou en automne, c’est faire le choix d’une Islande plus intime, plus accessible et souvent plus photogénique.
3 itinéraires pour relier les incontournables d’Islande (sans passer son temps à conduire)
Le mythe du grand tour de l’Islande par la Route Circulaire a la vie dure. S’il peut sembler logique, cet itinéraire linéaire de 1300 km est souvent une source de fatigue et de frustration. On passe plus de temps à conduire qu’à explorer, transformant le voyage en une course contre la montre. Il existe pourtant une logistique d’immersion bien plus intelligente, qui privilégie l’exploration en profondeur à la couverture géographique. L’idée est de minimiser le temps de transport pour maximiser le temps de découverte. Voici deux stratégies alternatives pour relier les incontournables sans s’épuiser au volant.
La première stratégie est celle du « camp de base ». Elle consiste à choisir 2 ou 3 hébergements stratégiquement placés pour explorer de vastes régions en étoile. Cette approche est particulièrement adaptée aux familles et aux voyageurs contemplatifs.
Étude de Cas : Le modèle « Camp de Base » sur 10 jours
Une stratégie testée sur un voyage de 10 jours démontre l’efficacité de ce modèle. Plutôt que de changer d’hôtel chaque nuit, le voyage a été structuré autour de trois points de chute : Base 1 à Vík (3 nuits) pour rayonner sur toute la côte Sud jusqu’à Jökulsárlón ; Base 2 à Stykkishólmur (3 nuits) pour la péninsule de Snæfellsnes ; et Base 3 à Akureyri (4 nuits) pour explorer le Nord et la région de Mývatn. Les bénéfices sont multiples : une économie substantielle en évitant les frais de check-in/out quotidiens, la possibilité de s’installer et de laver son linge, et surtout, une exploration beaucoup plus approfondie des environs. La distance moyenne de conduite quotidienne est tombée à 150 km, contre 380 km pour un itinéraire linéaire équivalent.
La seconde stratégie, plus audacieuse, est l’itinéraire « Bi-Polaire ». Il combine la location de voiture avec des vols intérieurs pour « sauter » les longues distances monotones et se concentrer sur les deux pôles les plus spectaculaires de l’île : le Sud-Ouest et le Nord-Est.
Plan d’action : L’itinéraire Bi-Polaire pour optimiser votre temps
- Jours 1-3 : Arrivée à l’aéroport de Keflavík. Récupérez une voiture de location et explorez le Cercle d’Or et la côte Sud à votre rythme.
- Jour 4 : Rendez la voiture à l’aéroport domestique de Reykjavík et prenez un vol pour Egilsstaðir dans l’Est (45 min, ~150€). Récupérez une nouvelle voiture sur place.
- Jours 5-6 : Profitez de deux jours complets pour une exploration intensive des magnifiques et isolés Fjords de l’Est, sans la fatigue d’y être arrivé par la route.
- Jour 7 : Prenez un court vol d’Egilsstaðir à Akureyri, la capitale du Nord (30 min, ~120€). Troisième voiture de location.
- Jours 8-9 : Explorez en étoile la région de Mývatn, les chutes de Dettifoss et la ville d’Húsavík depuis votre base à Akureyri.
- Jour 10 : Vol retour d’Akureyri à Reykjavík (45 min) pour votre connexion internationale.
Ces approches changent la perspective : le but n’est plus de « faire » l’Islande, mais de la vivre pleinement, une région à la fois.
À retenir
- Identifier votre profil (adrénaline, contemplatif, culturel, famille, luxe) est la première étape pour un voyage réussi.
- Les saisons intermédiaires (printemps, automne) offrent un excellent compromis entre budget, fréquentation et beauté des paysages.
- Abandonner l’idée du tour complet de l’île au profit de stratégies comme le « camp de base » ou les vols intérieurs permet une immersion plus profonde et moins fatigante.
Quand partir en Islande : dites-moi qui vous êtes, je vous dirai quelle saison choisir
Maintenant que vous avez exploré les différents rythmes de voyage et les stratégies logistiques, il est temps de rassembler toutes les pièces du puzzle. La question « Quand partir en Islande ? » n’a pas de bonne réponse universelle. Elle n’a qu’une bonne réponse pour *vous*. Le choix de la saison est l’arbitrage final qui doit être parfaitement aligné avec votre profil de voyageur et vos attentes. L’été n’est pas forcément le meilleur choix pour un contemplatif qui fuit la foule, et l’hiver n’est pas idéal pour une famille avec de jeunes enfants.
Chaque saison offre une « signature lumineuse », une palette d’activités et un niveau de contraintes radicalement différents. L’été (juin-août) est la saison du soleil de minuit, des journées sans fin et de l’accès à toutes les routes, y compris celles des Hautes Terres. C’est la période idéale pour les grandes randonnées et pour les familles. L’hiver (décembre-mars) est le royaume de la nuit polaire, des aurores boréales et des paysages figés par la glace. C’est la saison des grottes de glace et des ambiances mystiques, parfaite pour les photographes et les chercheurs de silence. L’automne et le printemps, comme nous l’avons vu, sont les saisons des compromis intelligents, avec des lumières magnifiques et moins de monde.
Pour vous aider à faire votre choix final, le tableau suivant croise les profils de voyageurs avec les saisons, en synthétisant les avantages et les inconvénients de chacune. C’est votre matrice de décision personnelle.
Utilisez cette matrice comme un outil final pour valider la cohérence entre votre profil et la période de votre voyage, comme le montre cette analyse des saisons par type de voyageur.
| Profil | Été (Juin-Août) | Automne (Sept-Nov) | Hiver (Déc-Mars) | Printemps (Avril-Mai) |
|---|---|---|---|---|
| Aventurier | ★★★ Toutes activités | ★★ Randonnées limitées | ★ Grottes de glace uniquement | ★ Activités réduites |
| Contemplatif | ★ Trop de monde | ★★★ Couleurs et solitude | ★★★ Aurores et silence | ★★ Lumières douces |
| Famille | ★★★ Idéal enfants | ★ Météo imprévisible | ✗ Trop contraignant | ★★ Possible mais frais |
| Budget limité | ★ Prix maximum | ★★ -30% hébergements | ★★ Hors vacances scolaires | ★★★ Meilleurs tarifs |
Maintenant que vous avez toutes les clés en main, la prochaine étape est de commencer à esquisser votre propre carte. Laissez-vous guider par votre rythme, pas par la foule.
Questions fréquentes sur la planification d’un voyage en Islande
Je suis photographe amateur passionné d’aurores boréales, mais j’ai un budget limité. Quelle est ma période idéale ?
La période de fin septembre à début octobre est parfaite pour vous. Vous bénéficierez des premières aurores boréales de la saison, souvent très actives, tout en profitant de tarifs d’hébergement encore raisonnables (jusqu’à -30% par rapport à l’hiver). Les routes principales sont encore ouvertes et vous disposerez d’environ 11 heures de lumière du jour pour explorer les paysages aux couleurs automnales.
Nous sommes une famille avec enfants de 6 et 9 ans, quand éviter absolument l’Islande ?
Évitez absolument les mois de janvier et février. Les journées sont extrêmement courtes (4 à 5 heures de lumière blafarde), les températures peuvent chuter jusqu’à -15°C et de nombreuses routes secondaires sont fermées, ce qui rend les déplacements compliqués et frustrants pour des enfants. Privilégiez la période de juin à août pour les longues journées, les températures plus clémentes et la possibilité d’observer de nombreux animaux comme les macareux.
Aventurier solo avec expérience en montagne, quelle saison pour les Hautes Terres ?
Pour une première traversée des Hautes Terres en autonomie, visez exclusivement le mois de juillet. C’est la seule fenêtre où vous avez une quasi-certitude que les pistes F (les routes de montagne) seront ouvertes, que les refuges seront gardés et que le niveau des rivières à traverser à gué sera à son plus bas. Le mois d’août est possible, mais la météo devient rapidement plus instable et les premières neiges peuvent faire leur apparition en altitude.